"Dimanche, jour de fête ! Tu avais beau être grande quand tu venais lui dire bonjour et déposer sur ses joues ridées un rapide baiser, tu restais sa petite fille ... Et ce baiser, aussi rapide soit-il, réchauffait son vieux coeur. « Viens-tu à la messe ? » Demandait-elle. Petite fille devenue grande, tu hésitais, semblais confuse et secouais doucement la tête : « J'ai du travail, disais-tu, nous irons une autre fois ... Mama Ella ! » Mama Ella ! Ce nom avait une résonance étrange maintenant dans ta bouche, tu sais ... Elle pensait à autrefois quand elle t'emmenait à la messe. Celle de Noël. As-tu oublié ? C'était le temps des petits Jésus en papier peint. Toi, petite fille chaudement vêtue, tu glissais une pièce dans la fente. Et l'ange bleu inclinait la tête ... Impressionnée, tu te tournais alors vers elle. Elle souriait dans la brume de son souffle ... Rassurée, tu aurais donné alors toutes les pièces du monde pour le simple plaisir de voir l'ange incliné la tête. Mais cette pièce qu'elle te glissait maintenant dans la main, l'heure du départ venu, ne serait pas pour l'ange bleu. Un baiser était ton remerciement. Mais un baiser ? Cela se paie-t-il petite fille devenue grande ?"
Un hommage à ma mamie partie trop tôt, beaucoup trop tôt, et qui a fait que l'histoire est née sous ma plume, j'avais 16 ans.